PETITION CONTRE LE MONOPOLE DE LA SECURITE SOCIALE

lundi, septembre 22, 2008

SEULE LA TAXATION DE LA CONNERIE MINISTéRIELLE POURRAIT NOUS FAIRE ESPéRER UNE EMBELLIE éCONOMIQUE DURABLE


Si on écoute "tout le monde" ce qu'il ne faut jamais faire, on pourrait penser que la médecine doit s'exercer sans faute sans erreur et sans dépense inutile. Notre système de santé et son financement sont nés de l'utopie et ont été utilisé comme tel.. On essaie même de prolonger l'utopie en espérant diminuer les dépenses, par le biais d'une réduction des erreurs et du gaspillage...
Pour montrer l'impossibilité d'exercer une activité complexe sans erreur sans faute et sans gaspillage je prendrai un exemple non médical.
Il y a quelques temps, et après la réunion d'un comité théodule curieusement appelé Grenelle de l'environnement (il y aurait pu y avoir un Pigalle ou un Faubourg Saint Denis de l'environnement ..) maintenant il y a des Grenelle(s) de n'importe quoi.. Bon passons!
Le Docteur Borloo a décidé d'administrer aux automobilistes français un traitement à visée écologique consistant à les "récompenser" ou a les "punir" en fonction des émissions de CO2 de leurs véhicules...
Ce traitement aux effets planétaires DU DOMAINE DE L'INFINITESIMAL a coûté une quantité importante d'euro à notre pauvre pays qui n’ena déjà pas beaucoup.
Le" traitement" du Dr Borloo coûteux et inutile méconnaissait le "terrain" des "patients auxquels il voulait l'imposer... En effet, les franchouillards en majorité amateurs de petites et moyennes cylindrées se sont précipités sur le modèle "ouvrant droit" au bonus, c'est en effet mal les connaître que de penser qu'ils allaient passer à côté.. C'était d'autant plus facile que les véhicules qu'ils affectionnent le plus, peuvent passer facilement en dessous de la barre fatidique en perdant quelques kilogrammes ou avec une démultiplication finale un chouia plus longue... Les possesseurs de grosses cylindrées qui n'ont, comme moi, strictement rien à foutre du Dr Borloo ne se sont pas mis à la Clio diesel pour lui faire plaisir (il ne faut pas rêver) dans les meilleurs cas ils attendent les modèles de grosses cylindrées hybrides. Malheureusement pour notre infortuné Jean-Louis, les possesseurs de gros moulins qui
crachent du CO2 avec allégresse sont trop rares pour compenser la fringale de bonus de la majorité de leurs congénères... la conclusion était évidente et assez attendue, notre pauvre JLB a été prié de se mettre ses taxes écolo à un endroit que la décence et mon profond respect pour les thermomètres m'interdisent de préciser...
Mauvais diagnostic, mauvaise connaissance du terrain, décision hâtive et dépenses inutiles... comme un vulgaire médecin... qui se trompe

Heureusement qu'on l'a arrêté le Jean -Louis... il était parti pour faire la même connerie avec bien d'autres produits et comme j'ai une capacité pulmonaire importante qui me fait rejeter plus de CO2 que d'autres, je commençais à m'inquiéter..

L'exemple de la perfection ne vient jamais d'en haut, seule la taxation de la connerie ministérielle pourrait nous faire espérer une embellie économique durable

Dr J-F H

LE TOUT EST DE SAVOIR SI LA CARPE VA éTOUFFER OU SI LE LAPIN VA SE NOYER


Enfin un interlocuteur...


Quelques commentaires sur vos réponses et quelques précisions "cliniques"sur les causes du mal

1° Les médecins ne sont pas " ingérables», ils n'ont pas à être gérés, et surtout pas par des technocrates qui cherchent en permanence, toutes les bonnes raisons de mal faire, pour des motifs qu'ils ne veulent pas admettre
2° Si les administratifs et les médecins sont incapables d'avoir de projets communs cohérents, c'est en raison de leurs différences de cultures et de l'absence de tronc commun de leurs connaissances
Apprendre l'économie et la gestion aux étudiants en médecine, serait plus facile que d'apprendre la médecine à des fonctionnaires de la santé.. Et surtout beaucoup plus rapide.. Il faut une vie pour apprendre la médecine.. pas pour apprendre la comptabilité et la gestion
3° Je me moque d'être méchant ( d'ailleurs, je ne le suis pas tant que ça)
4° J'adhère totalement au fait que certains technocrates et certains administratifs entretiennent une jalousie morbide vis à vis du corps médical et que ceci explique une bonne partie de leurs décisions débiles dans le domaine de la santé.
5° Le fait que personne de sensé ne veuille "faire médecine" se traduit aujourd'hui de façon évidente par la "vacuité" des postes hospitaliers et des spécialités médicales totalement sinistrées, les technocrates de la santé en sont responsables, notamment parce qu'ils refusent de voir ou d'admettre les résultats des informations qu'ils ont eux-mêmes sollicitées notamment par le biais du PMSI, ils se sont, piteusement manifestés par de grossières manipulations de la CCAM V0 qu'ils avaient mis en place, pour apprécier correctement le coût des soins et la pénibilité de l'exercice médical.
Le technocrate français, est un être intelligent qui devient totalement con et inefficace, dès qu'il doit traiter de bonnes informations qui ne lui plaisent pas.
6° L'attelage hétéroclite d'une médecine libérale et d'un système de financement collectivisé d'essence anti-libérale n'a pas d'avenir De plus le système d'assurance collectivisé entretient une sorte d'ostracisme envers l'exercice libéral de la médecine en favorisant systématiquement une médecine salariée présentée comme plus vertueuse, bien qu'elle soit d'un coût social supérieur. Les idéologues de la Sécu veulent bien payer trop cher, une médecine qui corresponde à leurs "idées" ce qui n'arrange pas le problème du déficit chronique, du "machin financier" auquel ils tiennent tant
7° Le système con-ventionnel par le truchement duquel les syndicats d'obédience collectiviste ont voulu asservir le corps médical et auquel celui-ci a souscrit uniquement par esprit de lucre, est en train de causer la perte de ses con-cepteurs.. En effet, à partir de sa création tous les imbéciles de France, qu'ils appartiennent ou non aux professions médicales, se sont mis à profiter du système comme si ses moyens étaient infinis.. Aujourd'hui c'est la fin de la récréation Le système collectivisé dit solidaire a fait illusion jusqu'au moment où les déficits n'étaient plus tolérables. Et vous savez quoi? C'est maintenant !
8° Pour être cohérent, il faudra bien se résoudre à gérer la médecine libérale de façon libérale même si cela fait considérablement chier les fondamentalistes de gauche qui sont encore à la tête de l'appareil. A défaut il vaudrait mieux salarier tous les médecins et "socialiser" totalement le système
9° Si la France devient enfin libérale, ce qu'elle n'a jamais été, tout en restant sociale, ce qu'elle peine finalement à être vraiment, il faudra qu'elle invente des régulations du capitalisme que personne d'autre n'a encore inventé pour contrecarrer l'action des prédateurs et des imbéciles en tous genres qui déstabilisent n'importe quel système. Vous aurez tous noté, qu'en ce moment c'est le pays le plus libéral de la planète, qui fait le plus pour réguler le capitalisme... et ce n'est pas la première fois qu'il le fait avec succès, alors que les gouvernements français qui voulaient la rupture avec le capitalisme n'enont jamais fait le dixième.. Sauf à nationaliser connement et avec les résultats que l'on sait, le Crédit Lyonnais qui n'avaient pas besoin de l'être...
10° J'ai eu à subir des directeurs de clinique qui venaient de l'industrie et qui croyaient tout savoir en matière de santé au bout de trois mois, ils gagnaient 50.000 francs mensuels, pour ne faire que des conneries
11° J'ai eu aussi à supporter durant mes longues et fatigantes études, des chefs de services paranoïaques hospitaliers, mais aucun d'entre -eux ne m'a autant insupporté que les directeurs administratifs cités ci-dessus, avec les mandarins, j'avais au minimum un ou deux points de convergence par jour...
12° Le système d'assurance maladie collectivisé aux abois, dresse le rideau de fumée de la qualité pour dissimuler la gestion de la pénurie structurelle dont elle est elle-même responsable pour avoir bloqué depuis 60 ans tout système d'assurance maladie cohérent
13° Le système d'assurance dit solidaire met en place à l'encontre du corps médical libéral, une justice administrative de caisse dont le caractère arbitraire et approximatif, déshonore notre démocratie
14° Ce qui est dangereux et contraire à l'intérêt commun, c'est la logique propre de l'appareil politico-financier de la Sécu, qui casse tout ce qu'elle a contribué à construire lorsque ses déficit étaient tolérés.
Les 21 réformes débiles de l'assurance maladie ont TOUTES été guidées par l'obsession d'une réduction des dépenses de santé, alors qui Il n'y a qu'une seule mauvaise raison de vouloir diminuer les dépenses de santé qui est l'état calamiteux du système de financement.. En dehors de cette mauvaise raison, diminuer les dépenses de santé est non seulement inutile mais nuisible
15° A la tête des hôpitaux généraux qu'il faut privatiser, (pour les mêmes raisons que la poste...) il faut des médecins-gérants libéraux. A la tête des CHU qui doivent rester dans le secteur public, il faut des grands patrons médecins qui soient aussi des grands commis de l'Etat et qui se considèrent comme tels
16° La "camisole de force" ce sont les syndicats collectivistes, qui l'ont mise aux médecins en 1946, et qu'ils n'ont fait que resserrer tous les jours un peu plus. Dans le même temps ils ont recouvert d'une chape de plomb le libéralisme médical et l'assurance maladie privée, qu'ils ont en fait en horreur.
17° L'allégeance" obligatoire "au système-sécu ne durera pas, faute d'euro pour boucher ses déficits irréductibles, faute d'investissements suffisants pour maintenir le niveau de soins attendu par la population, et faute de masochistes pour embrasser les carrières médicales dans les conditions qu'il impose, y compris à la médecine salariée

Au total

Faire travailler des technocrates de la santé avec des thérapeutes de n'importe quel secteur; dans l'état actuel de leurs formations respectives et de leurs idéologies aux antipodes, est pratiquement impossible
"Savoir échouer à la française "c'est penser qu'on est compétent quand en fait on ne comprend rien et qu'on élude la moitié des données par idéologie ou par suivisme..
Le tout "public" est aussi débile que le "tout privé" en matière de santé, poser comme principe que l'un des secteurs, est par essence, supérieur à l'autre c'est creuser inutilement, le fossé entre les deux
La gestion capitaliste libérale du système de santé, maîtrisée et régulée par un Etat, qui, pour être libéral, ne serait pas pour autant impuissant ou aveugle, est la seule voie crédible Le tout est de savoir ce qu'on doit réguler, jusqu'où, et surtout comment
Un jour peut-être... nos technocrates devenus un peu plus médecins collaboreront plus intelligemment avec des médecins devenus un peu plus technocrates et peut-être trouveront-ils ensemble un moyen "libéral et social" de financer correctement les dépenses de santé.. En faisant abstraction des énoncés obsolètes qui servent actuellement de socle au système qui se lézarde. mais je serai certainement mort depuis longtemps Pour le moment c'est le mariage de la carpe-sécu et du lapin-médecin , Le tout est de savoir si la carpe va étouffer ou si le lapin va se noyer.. Ou qui va entraîner l'autre dans sa propre mort...

Rien ne va plus et depuis longtemps dans notre système de santé, malgré les apparences qu'il veut encore se donner, et ce n'est pas faire du mauvais esprits que de le constater. Alors on en sort de ce système de merde ou pas ? Qui est déraisonnable? Moi? Ou "les autres? »

Cordialement

Dr J-F H

mercredi, septembre 17, 2008

VOUS NE POURREZ PAS DIRE QUE VOUS NE LE SAVIEZ PAS


Comme toutes les mesures "à la con" prises au cours des 21 réformes successives de la Sécu en faillite depuis trente ans, le parcours de soins à partir du médecin traitant, avatar des ex-référents, n'avait qu'un but, qui était de tenter désespérément de limiter les dépenses de santé tout en créant l'habituel rideau de fumée de la qualité des soins.
Le système des référents avait échoué sur les deux tableaux et on se demande ce qui a bien pu inciter les irresponsables de la santé publique, à renouveler une expérience quasi analogue vouée d'autant plus à l'échec qu'elle supprimait, la rémunération accordée aux médecins référents pour la tenue du dossier médical Le passage obligé par le médecin traitant n'a en fait que des inconvénients.
- C'est une dépense systématique supplémentaire pour l'assurance maladie même quand le recours au spécialiste est inévitable.
- Le risque de rétention de pathologies situées en dehors de la compétence réelle du médecin traitant est important.
- Les retards aux diagnostics et aux traitements qui résulte de cette rétention volontaire ou non, font courir aux malades, des complications supplémentaires sources de dépenses de santé supplémentaires.
- Les constats de patients ayant subi de tels retards se multiplient (j'ai des dossiers accablants.
- Enfin, comment convaincre des médecins traitants d'endosser une responsabilité de plus qui et celle de voir SYSTEMATIQUEMENT un patient avant un spécialiste et en conséquence être celui QUI VA ÊTRE DESIGNE COMME RESPONSABLE, EN CAS DE RETENTION DE PATHOLOGIE MÊME INVOLONTAIRE, DE L'AGGRAVATION DU PROBLEME MEDICAL QUI VA EN RESULTER et ceci sans le moindre avantage en retour.

Compte tenu de la connerie croissante des réformes faites sous la pression des déficits on peut être extrêmement inquiet pour l'avenir de la médecine S'ETONNER CHAQUE JOUR UN PEU PLUS DE L'ABSENCE DE REFLEXION COLLECTIVE SUR LA REFORME DU SYSTEME D'ASSURANCE MALADIE après trente années de galère dans ce domaine à la fois pour l'Etat et pour les professionnels de santé

Dr J-F H

SILENCE HôPITAL ! POURQUOI CACHER LES PROBLèMES ?


28/08/2008 | le figaro.fr
.
Par Guy Vallancien. Médecin, professeur à l'université Paris-Descartes, l'ancien chargé de mission au ministère de la Santé, pour le plan Hôpital 2007, répond à la tribune de Frédéric Bizard et du Pr Papiernik, parue dans nos colonnes le 23 août, à propos des projets de réforme des hôpitaux.

On ne peut rester coi à lire l'argumentaire de MM. Bizard et Papiernik sur la crise hospitalière . Les trois raisons invoquées censées condamner l'hôpital public que sont le financement en fonction de l'activité (T2A), la question des trente-cinq heures et les règles complexes de la comptabilité publique se conjugueraient dans un mélange irrationnel de principes d'une gouvernance inappropriée aux missions de l'hôpital. Contrairement à leur affirmation, la loi «patient, santé, territoire» en préparation ne doit en rien revenir sur la tarification en fonction du volume d'actes et de leur qualité. Les régions et pays voisins qui ont su rénover leurs hôpitaux (Catalogne, Lombardie, Belgique, Grande-Bretagne…) ont utilisé à marche forcée le financement à l'activité et à la qualité. Pourquoi persiste-t-on en France à vouloir maintenir l'hôpital hors du mode des échanges et de l'économie, tel un sanctuaire dispendieux à l'efficacité douteuse. Il faut en finir avec l'hôpital médiocre et à tout faire. Même le petit hôpital local doit se spécialiser dans des tâches que n'assureront pas les autres selon une hiérarchisation des missions de chaque établissement de soins, public comme privé. La tarification à l'activité a révélé la sous-productivité chronique de nos hôpitaux, que la sempiternelle excuse de la prise en charge de toute la misère du monde et le rôle de formateur des centres hospitalo-universitaires ne peuvent plus masquer. Nous vivons dans une économie ouverte et marchande, et les études comparatives entre établissements de soins publics et privés, notamment en chirurgie, sont éloquentes. L'hôpital produit environ deux à deux fois et demie moins de soins que les cliniques avec une qualité qui n'est globalement pas meilleure, comme le montrent les études de benchmarking récentes. Qu'une dérive mercantile existe, nul ne le conteste, mais ce n'est pas une raison pour revenir en arrière avec des financements globaux. Il existe des critères de qualité assez simples pour évaluer la production de soins, utilisons-les sans hésiter. Les pathologies lourdes ne sont pas l'apanage des hôpitaux, qui sont en fait plus contraints par le niveau socioculturel de ceux qui les fréquentent, or il existe des moyens pour réduire ce déséquilibre qui passent par un autre mode de management hospitalier, notamment par les partenariats public-privé locaux-régionaux concernant en particulier les urgences.
Les trente-cinq heures et notamment les heures supplémentaires ne sont qu'en partie responsables du marasme actuel que connaissent les personnels hospitaliers. Pourquoi payer des plages additionnelles (travail effectué en dehors des heures réglementaires) à prix d'or à certains spécialistes publics qui en abusent larga manu. Quand cessera-t-on de laisser filer dans des hôpitaux sans malades à opérer des médecins mercenaires payés grassement à ne rien faire ! L'hôpital doit, au prix d'une gouvernance affirmée bâtie sur le mérite et la qualité, retrouver des marges de manœuvre. Son déficit de 760 millions peut en grande partie être comblé par une restructuration interne forte sous-tendue par une offre de soins rénovée. Les projets pharaoniques de certains CHU alors que leur demande de soins stagne sont des non-sens médico-économiques. La lassitude des médecins, des administrateurs et des personnels soignants vient, osons le dire franchement, pour une bonne part, de leur incapacité à développer ensemble des projets cohérents. Les enjeux de pouvoir, les dogmes et la suspicion règnent en maîtres. L'hôpital fonctionne par métiers indépendants sans véritable esprit d'entreprise au service des autres. Les médecins veulent jalousement garder leur indépendance, les administrateurs ne veulent pas leur transférer ne serait-ce qu'une part des finances et du management. Le résultat obtenu est une édulcoration profonde du projet Hôpital 2007 lancé il y a cinq ans. Nombreux sont en fait celles et ceux qui, muets, sont prêts à agir pour redresser leur outil de travail et faire de l'hôpital ce lieu d'accueil sans discrimination de lieu, d'information et de revenus que nous souhaitons tous. Pour réussir ce pari, la ministre de la Santé doit donc aller au-delà des recommandations des différents rapports empilés sur son bureau. L'innovation dans la restructuration passe par un partenariat renforcé et lucide entre médecins et gestionnaires. La responsabilisation maximale des nouveaux chefs d'établissement et des responsables de pôles médicaux, véritables manageurs et non plus simples administrateurs obéissant aveuglément à la pléthore de décrets et autres arrêtés venus d'en haut, tous autant inutiles que stérilisants, est le prérequis incontournable à la refonte de l'hôpital. Libérez les hommes, ils vous le rendront au centuple, mais, de grâce, ne brandissons pas les veilles recettes qui pourraient sans délai condamner l'hôpital au silence.

voir aussi



vendredi, septembre 12, 2008

EN ATTENTE DE CON-TRADICTION


Bonjour,

J'adresse mes excuses par avance aux médecins de cette liste, car je vais rappeler, non sans un agacement compréhensible, quelques notions de bases dignes de figurer dans un livre intitulé "la santé pour les nuls"
Je vais tenter de mettre en exergue un certain nombre d'idées reçues et même entretenues de la santé, ainsi que la vraie nature des engagements médicaux intenables, conditionnant les "récompenses tarifaires" que la tutelle n'a d'ailleurs pas les moyens de nous accorder sauf en aggravant la déconfiture du système collectivisé dit solidaire et donc la dette publique


1° Les progrès médicaux ne diminuent pas le nombre des MALADIES
Au contraire la science aurait plutôt tendance à en découvrir de nouvelles
De plus un nombre croissant de maladie passe progressivement dans les champs de la thérapeutique

2° Les progrès médicaux ne diminuent pas le nombre des MALADES
Au contraire, comme le nombre des maladies contractées par les humains augmente avec l'âge, et compte tenu du fait que la durée de vie augmente,
Le nombre des maladies constatées augmente d'autant plus, que les progrès médicaux permettent le traitement d'un nombre croissant de maladie

3° Les progrès médicaux ne peuvent pas diminuer significativement le nombre d'erreurs médicales, sauf à maintenir l'exercice médical indéfiniment dans des domaines connus, or la caractéristique principale de la médecine c'est la recherche continue du possible avec son cortège de tâtonnements d'interrogation d'essais fructueux ou non et d'erreurs
Un système de santé qui soigne de plus en plus de malades ne peut pas faire de moins en moins d'erreur en valeur absolue et même peut-être en pourcentage
S'il est infiniment souhaitable de diminuer le pourcentage d'erreur dans les traitements et les diagnostics, on peut tout de même prévoir une augmentation de ces dernières, proportionnellement au nombre de patients et de Maladies traitées. De toute façon le niveau d'erreur zéro est impossible à atteindre Si un système complexe qui fait face à des problèmes aussi compliqués peut fonctionner avec une absence d'erreur c'est à l’Etat et aux administrations de nous montrer l'exemple

4° Les progrès médicaux ne diminuent pas sensiblement le gaspillage Un système aussi complexe que celui de la santé ne peut pas fonctionner avec un niveau de gaspillage zéro, d'abord parce que se sont souvent les erreurs, les essais, les doutes, les interrogations et non pas la dilapidation délibérée des moyens qui en sont à l'origine. Le gaspillage est proportionnel aux erreurs, aux essais aux doutes aux interrogations et celles -ci sont inévitables dans une proportion d'autant plus importante que la médecine s'attaque à des problèmes médicaux de plus en plus complexe chez un nombre croissant de patients.
L'affirmation qui veut que les gaspillages soient dus à l'ignorance et l'incompétence alliées à l'esprit de lucre des professionnels de santé relève de la manipulation Les responsables de la CNAM savent que les fraudeurs et les gaspilleurs délibérés constituent une faible minorité

5° La prévention ne diminue ni le nombre des maladies ni le nombre des malades
Au contraire, la prévention qui permet d’éviter une maladie à un moment donné, permet à une partie de la population sauvegardée de contracter ultérieurement des maladies, notamment liées à l'âge qui n'entrent pas dans son champ, et le même phénomène se reproduit indéfiniment de sorte que plus on sauve de malades par les progrès médicaux et la prévention plus il a en a finalement à traiter
la prévention comme tout progrès médical augmente in fine le nombre des patients à traiter... et donc les dépenses en plus de son coût spécifique

6° La iatrogénicité ne peut pas être abaissée au-dessous d'un certain seuil. En effet, le temps que l'on comprenne, que l'on éradique ou que l'on prévienne des effets iatrogènes d'un traitement on met en oeuvre un grand nombre de thérapeutiques dont on ignore les effets iatrogènes. La iatrogénicité au taux zéro est aussi improbable que le risque zéro


Au total:
Contrairement à ce que la majorité de la population peut croire ou attendre, si la médecine soigne de plus en plus efficacement, elle ne diminue pas le nombre des malades, elle ne fait qu'augmenter le nombre des survivants, pour un coût qui ne peut que s'accroître dans des proportions importantes celui-ci s'avère depuis trois décennies au moins, totalement en dehors des possibilités du financement collectivisé, défini dans les énoncés de base de notre modèle social. La lutte contre les prétendus dérapages annuels, par rapports aux moyens définis par l'ONDAM est donc de nature purement incantatoire.
Les discours des ministres de la santé et de la Cour des Comptes les concernant, sont de la même veine et sont destinés à obtenir des effets d'annonces momentanés au sein des populations, afin d'obtenir un freinage minimal et à court terme des dépenses de santé. Pouvoir dire qu'on a réussi à diminuer les dépenses de santé étant un des arguments stupides régulièrement utilisé en campagne électorale
Enfin ignorer les faits rappelés ci-dessus dans le seul but de maintenir un système d'assurance défaillant est une attitude irresponsable et dangereuse.
Le seul moyen qu'auraient les technocrates de la santé pour réduire significativement les dépenses de santé serait purement et simplement d'empêcher les populations de se soigner, de freiner le progrès médical et même la prévention des maladies
Comme le dit Jacques Attali conseiller attitré permanent de tout le monde politique et estampillé droite ou gauche, selon le sens de la lecture de ses écrits, les systèmes d'assurance vont prendre une dimension cruciale dans l'avenir, en particulier dans le domaine de la santé
La donne actuelle en matière de santé INTERDIT de rester figé sur des énoncés périmés dans ce domaine, fussent-ils à prétention solidaire

Comme les pays ex-communistes notre système de protection sociale et d'assurance maladie vit actuellement une période de transition que l'on pourrait qualifier de post collectiviste, avec tout ce que cela comporte de doutes et d'interrogations anxieuses. La peur, syndicalement et politiquement entretenue, d'un vide social sidéral "d'après Sécu" s'apparente à la crainte d'un désert froid post nucléaire... Dans ce contexte, les faux prophètes de la solidarité ont beau jeu d'attiser les craintes et de faire croire à une apocalypse sociale de type libéral, supposée se produire après leur éviction... et l'avènement d'un système d'assurance maladie de type marchand et concurrentiel, est diabolisé systématique, même si celui -ci permettrait en fait d'accentuer les dispositifs solidaires existants
Pour toutes ces raisons les ministres de la santé les responsables de la CNAM, et ceux de la Cour des Comptes nous ressassent les même discours affligeant, ineptes, convenus et impuissants depuis trois décennies sans que ceux qui réfléchissent un peu, puissent nourrir le moindre espoir de résultat, et surtout pas, par le blocage des prix de la santé qu'ils prétendent imposer, sans être capables d'en bloquer les coûts.
Sans vouloir accabler qui que ce soit, la proposition qui consiste à supprimer une partie des pharmacies, pour améliorer les comptes de la sécurité sociale, représente un sommet dans la stupidité analytique que je pensais ne jamais constater... J'imagine déjà le ballet de VSL chargés d'aller chercher les médicament des vieux et des gens à mobilité réduite dans une pharmacie devenue trop lointaine...

Qui pense que diminuer les tarifs médicaux peut à terme diminuer les coûts de la santé? à part quelques athéromateux cérébraux, quelques politiciens faux culs en mal de réélection et quelques syndicalistes pauci-synaptiques malheureusement en poste qui passeront la patate chaude aux suivants sans avoir progressé d'un iota?
La diminution des dépenses de santé n'a aucun intérêt réel pour l'économie qu'elle fait régresser et ne peut profiter qu'à une minorité syndicale qui se nourrit de la gestion de la sécurité sociale ainsi qu'à ceux qui la renflouent régulièrement et qui augmentent graduellement leur pouvoir dans la société en devenant ses principaux créanciers.

En conclusion:

Le système de santé français est sous la triple emprise de la connerie de l'idéologie et de la duplicité

1°La connerie est une maladie très con-tagieuse qu'on attrape en refusant de voir les choses comme elles sont
2°Sous l'emprise de l'idéologie qui est un déni permanent de la réalité, le nombre des cons augmente de façon vertigineuse L'idéologie agit donc en synergie avec la connerie collective
seuls les échecs cuisants et répétés, aux vertus didactiques finissent par éclairer tardivement les con-sciences et précipite la fin des systèmes ineptes. Certains persistent tout de même à les regretter durant un temps, car la connerie et l'idéologie sont responsables d'une certaine forme de "viscosité" intellectuelle et d'une bradypsychie qui ne sont pas sans évoquer la persévération sénile des " hypoperfusés" cérébraux
2°La duplicité de ceux qui ont tout compris et font comme si rien ne devait changer est encore plus malfaisante que la connerie de ceux auxquels la réalité n'apprendra jamais rien
Ceux ci savent et comprennent tout, mais agissent mal pour des motifs peu avouables Ce sont donc les pires ennemis du progrès

On pourrait y ajouter l'incompétence bonasse et bien-pensante des subalternes bornés
et l'action sourde mais efficaces de ceux pour lesquels le système solidaire est un fromage
mais cela ferait trop pour un seul E.mail


autre chose?

Cordialement à tous

Dr J-F H
Anesthésiste -Réanimateur stakhanoviste du secteur 1

mardi, septembre 09, 2008

INDICE CONJONCTUREL SANTE




Préambule

A l’instar de l’indice des prix à la consommation ou de l’indice du coût de la construction de l’INSEE, l’indice santé a pour but de mesurer l’évolution des charges des cliniques selon les années pour indexer ensuite les tarifs hospitaliers.

Cet indice est un outil indispensable à la démarche du syndicat Le-MCO qui vise à faire évoluer la politique tarifaire hospitalière vers une logique de politique de coût de production du soin.

L’indice conjoncturel santé viendrait compléter l’ENCC – Etude Nationale de Coûts à méthodologie Commune MCO – réalisée par le Ministère de la Santé, étude dont il est prévu qu’elle serve de base à l’élaboration du PLFSS 2009 et dont les parlementaires à quelques semaines des premiers débats ne disposent toujours pas.

Le respect à la lettre de la réglementation et des cahiers des charges des différentes tutelles d’une part, la qualité et la sécurité des soins garantis aux français d’autre part, ont un coût.

Calculer l’augmentation de ce coût prend un sens particulier lorsqu’il est impossible de le reporter pour les entreprises de soins sur le prix de leurs actes fixés d’autorité par l’état. Les tarifs appliqués sont dits « historiques » et n’ont jamais été calculés en fonction d’une logique de coût. Les premières études de coûts disponibles montrent que les tarifs de nombreux actes sont en-dessous du coût de leur réalisation.

Cette approche économique est essentielle à la gestion durable du secteur hospitalier.

Ignorer ces données serait irresponsable.

Enfin, cet outil médico-économique vient étayer le recours auprès du Conseil d’Etat, déposé par le syndicat Le-MCO. Ce recours demande l’annulation de l’arrêté du 27 février
2007 fixant pour l’année 2007 les ressources d’assurance maladie des établissements de santé au double prétexte que d’une part les tarifs fixés pour les établissements privés sont très sensiblement inférieurs à ceux accordés aux établissements publics et d’autre part ces tarifs applicables aux prestations délivrées par les établissements privés ne les rémunèrent pas à la hauteur des coûts supportés. lire la suite Un document à bien connaître


FB

lundi, septembre 01, 2008

AU DOCTEUR FOUETTARD


Madame la Ministre de la Santé,

La dépêche de l'AFP du 29 août 2008 fait mention de la permanence des soins et de son organisation dans le cadre de votre futur projet de loi « Patients, Santé et Territoires ».

Je cite : »- Toujours en matière de médecine libérale, il renforce aussi les sanctions applicables aux médecins refusant une réquisition pour assurer une garde ou une astreinte, dont l'organisation est confiée aux futures ARS.

Cette référence à la sanction de médecins soumis à la coercition des réquisitions nous interroge. Rappelons que tout médecin qui refuse de se plier à la réquisition préfectorale s'expose d'ores et déjà à une amende de 3750 euro assortie de 6 mois de prison. Qu'entendez- vous donc par un renforcement des sanctions ? Voulez vous l'obligez à confesser sa faute, à genoux, sous le regard des caméras, envisagez-vous de lui faire porter un brassard brodé du mot « fainéant », souhaitez-vous le voir sous les verrous, n'ayant droit de sortie que pour travailler la nuit, bénévolement. Soyons sérieux, même si les jeux de Pékin semblent vous avoir mis d'humeur badine, vous n'avez sans doute pas oublié que la garde, en France et depuis septembre 2003, est placée sous le régime du volontariat.

Dès lors comment parvenez- vous à faire rimer, encore, volontariat avec réquisition ?

La mission d'appui en vue de la désectorisation de départements ruraux essentiellement, à laquelle j'ai eu la chance de participer m'a donné un aperçu de la permanence des soins que vous souhaitiez mettre en place : une permanence des soins où la ville est comblée de structures en tous genres, où « l'offre de soins » de nuit et de week-end satisfait les nombreux électeurs tout en s'accommodant d'un réel laxisme de la régulation, laxisme soutenu autant par les « consommateurs de soins » que par les responsables politiques et les CPAM locales.

En contrechamp les gens de la campagne, en petit nombre, « petits consommateurs » de soins, déjà loin de toute structure publique de soin, à plus d'une heure d'accès, parfois pour le SAMU devront se satisfaire d'encore moins.

Vous avez mis en place des missions composées essentiellement d'hospitaliers parisiens pour réfléchir sur l'organisation de la permanence des soins en France. Vous auriez pu aussi écouter les médecins de terrain, venus présenter leur travail et leurs préoccupations à votre ministère à Paris lors des « auditions » consacrées à leur département. Vous n'y étiez pas. Je peux vous résumer ce que j'y ai entendu et vu. Ces médecins là travaillent au cœur des villages isolés. Ils sont dévoués à leurs patients au point d'assurer une permanence des soins parfois 7 jours sur 7, sans bénéfice financier réel car contrairement à ce que l'on peut imaginer à Paris, travailler avec une petite clientèle rurale ne permet pas de s'enrichir. Ils sont tous conscients que ce dévouement et cette approche presque sacerdotale de leur exercice s'arrêteront quand ils partiront et que les zones blanches qui commencent à orner certains départements vont s'étendre et confluer. Car la relève n'est pas assurée.

Madame la Ministre, je vous mets en garde, si je puis me permettre, contre votre optimisme naturel et sympathique. Votre pivot taillable et corvéable à merci n'à que faire de vos menaces, de vos sanctions, de vos intimidations. Entre ceux qui se découragent et se tournent vers le salariat, ceux qui partent à la retraite plus tôt que prévu, ceux qui changent d'activité, les médecins généralistes de terrain se raréfient.

Les maisons de santé ou pôles de santé, ne seront, j'en tiens le pari, que des coquilles vides, rutilantes coûteuses, médiatiques, mais vides. Déjà certaines sont à vendre…Nos jeunes confrères ont bien saisi toute l'inefficience des EGOS et n'hésiterons pas, pour la plupart à choisir une autre voie que celle d'un travail monacal discrédité. Et les médecins roumains nous quittent déjà.

Madame la Ministre, la permanence des soins ne se résoudra pas à coup de réquisitions. Je vous rappelle que cet acte est une violation de la convention des droits de l'homme et du citoyen. Malgré tous vos efforts, les réquisitions ne permettront pas d'éviter l'effondrement de cette structure fragile, fragilisée encore par vos restrictions budgétaires.

La volonté affichée de ne pas déplaire aux français en leur demandant d'adopter un comportement adulte face à la demande de soins remboursés en dehors des heures ouvrables des cabinets, celle de ne pas déplaire au monde hospitalier en imposant une régulation à l'entrée des SAU , comme aux organisations libérales de garde non régulées, entraînent des dépenses conséquentes et injustifiables .

Madame la ministre, nous espérons encore être entendus avant que votre texte de loi « Patients, Santé et Territoire » ne précipite la dégradation puis la disparition de la permanence des soins dans les zones éloignées des centres hospitaliers. Il en va de votre responsabilité et vos menaces n'y changeront rien.

Dr G. R.

Google Groups Subscribe to eadn
Email:
Browse Archives at groups.google.com